La start-up implantée à Marseille anticipe la mise en place des zones à faibles émissions pour permettre à moins de fourgons de livrer plus de marchandises. Elle prévoit de traiter deux millions de flux logistiques d’ici à 2025.
« Plutôt que d’opérer pour un seul chargeur, nos prestataires mutualisent les livraisons de plusieurs opérateurs », résume la présidente. Trois algorithmes se chargent d’organiser la logistique nécessaire. Pour chaque commande de livraison reçue, ils répartissent la marchandise selon la disponibilité des fourgons et le circuit le mieux adapté.
Pendant un an, la société a testé cette solution à Marseille auprès de trois prestataires opérant une vingtaine de véhicules pour le compte d’entreprises comme Sealogis, le commissionnaire de transport de la SNCF. « Nous avons constaté une économie de 30 % des distances parcourues et une réduction 600 % des espaces routiers consommés par ces livraisons », poursuit Béatrice Leduby.
Colisage en hausse
Avec cette solution, Deki anticipe le durcissement des règles de circulation urbaine avec la mise en place des zones à faibles émissions qui régulera l’accès des véhicules les plus polluants dans le centre-ville de 45 agglomérations d’ici à 2025. D’ici là, le marché du colisage aura presque doublé. Il faudra donc améliorer significativement la performance des mobilités douces.
La jeune pousse prévoit de traiter 2 millions de flux à cette date. Après Marseille, elle s’attaque déjà à la capitale où une vingtaine de fourgons électriques seront bientôt connectés à son service, puis Lyon avec le même nombre de véhicules. Un tour de table est en cours pour accélérer la cadence avec la constitution d’une équipe commerciale.
Pour démarrer, Béatrice Leduby a investi 150.000 euros de sa poche et trouvé des soutiens auprès de la Région Sud, de l’Ademe et de Bpifrance. Elle a également pu compter sur l’écosystème entrepreneurial local avec l’appui du Club Déméter regroupant les acteurs désireux de développer une chaîne logistique durable et des réseaux entrepreneuriaux, tel que la French Tech locale, l’accélérateur Zebox (CMA-CGM) et le Cret-Log, une équipe de recherche universitaire en sciences de gestion spécialisée en logistique.
Distribuée sous forme de logiciels (pour un tarif de 200 à 1.000 euros selon la flotte), sa solution lui a déjà rapporté 300.000 euros dans sa version beta. Elle espère arriver à 1,6 million d’euros en 2024 et être alors à l’équilibre. « La transition écologique est notre meilleur ambassadeur », anticipe la dirigeante. Rien qu’à Marseille, qui enregistre 21 millions de flux logistiques urbains par an, la captation de 10 % de ce marché pourrait permettre d’éliminer 600 tonnes d’émission annuelle de carbone et de préserver ainsi plus de 400 vies.